La mobilité du pouce est vraiment cruciale pour retrouver une belle écriture.
Chez un bon scripteur, l’écriture est réalisée principalement d’un mouvement des doigts. Le crayon est tenu entre le pouce et le majeur alors que le pouce a un rôle moteur dans l’écriture. C'est la flexion du pouce qui va permettre d'effectuer les mouvements de haut en bas du crayon sur la feuille. Combinés au mouvement latéral du bras ces mouvements de haut en bas vont permettre de tracer toutes les formes de base de la cursive.
Or, chez les personnes dont la motricité des doigts n’est pas suffisamment développée, c’est le poignet qui est utilisé pour écrire. Quand l’écriture est réalisée avec le poignet, le tracé des lettres est plus grand, et moins précis. Le mouvement est également plus lent et peut causer des douleurs. Le poignet est en effet une articulation qui permet un moins bon contrôle sur la trajectoire du crayon.
En développant la mobilité du pouce, on permet à la main d’écrire plus facilement, avec plus de précision, de vitesse et de confort.
Le pouce n'a que deux phalanges, alors que les autres doigts en présentent 3. Depuis deux millénaires, de nombreux anatomistes ont tenté de résoudre cette énigme. Quatre théories différentes peuvent être trouvées dans la revue de la littérature qui tentent d'expliquer cette particularité, mais en tout cas, il faut garder en tête, que bien que ce doigt soit indispensable à cause de son opposabilité, il est initialement bien moins mobile que les autres doigts.
Comment savoir si le pouce plie bien ?
Pour savoir si le pouce de votre élève est suffisamment mobile, il existe quelques points simple que vous pouvez contrôler :
La pulpe du pouce est-elle en contact avec le crayon?
Le pouce est-il animé d’un mouvement de flexion extension lors de l’écriture?
Le poignet est-il au repos (pouce dans l'axe de l'avant bras). Il bouge très peu lors de l’écriture?
L’écriture est-elle suffisamment petite?
Le trait est net, sans tremblements?
Alors tout va bien ! Ne changez rien. Si en revanche vous avez répondu non à l'une des questions précédentes, il faut y regarder de plus près et éventuellement corriger et s'entraîner pour obtenir une bonne mobilité du pouce
Comment s'entraîner?
Un des premier point à travailler est de vérifier l’intégration du réflexe d'agrippement.
En effet, la persistance de ce réflexe perturbe grandement les mouvements de la main.
Ensuite on pourra développer la motricité fine au quotidien, par exemple en pratiquant la gym des doigts.
Une fois que le pouce est mobile, il faut encore apprendre à le positionner sur le crayon.
Il faut être capable de bouger les doigts, en particulier le pouce, tout en tenant le crayon entre le pouce et le majeur, index reposant souplement sur le crayon.
Il faut également apprendre à former les lettres d’un mouvement des doigts.
Il faudra enfin apprendre à pencher sa feuille et à bien positionner la main sous la ligne d’écriture.
Pour aller plus loin :
1,2,3 soleil : un rituel simple pour bien poser les doigts sur le crayon
Une progression pour bien automatiser la tenue de crayon de vos élèves sous forme d'une petite infographie à télécharger dans la page outils pédagogiques
Et pour ceux et celles qui sont intéressés et veulent en savoir plus sur cet aspect (un peu méconnu) de l'enseignement de l'écriture il m'arrive d'organiser régulièrement des formations en Visio-conférence sur ce sujet (en général le mardi soir à 20h30) Regardez les dates sur la page formation. Vous y trouverez un module spécifiquement consacré à la tenue de crayon, mais furetez il y a plein d'autre thèmes de formation sur l'enseignement de l'écriture.